A moi forban que m'apporte la gloire,
Les lois du monde et qu'importe la mort.
Sur l'océan j'ai planté ma victoire
Et bois mon vin dans une coupe d'or.
Vivre d'orgies est ma seule espérance,
Le seul bonheur que j'ai su conquérir.
C'est sur les flots que j'ai passés mon enfance,
C'est sur les flots qu'un forban doit mourir.

Vin qui pétille, femmes gentilles,
Sous tes baisers brûlants d'amour.
Plaisir bataille, vive la canaille,
Je bois, je chante et je tue tour à tour.

Peut-être qu'au mas d'une barque étrangère,
Mon corps un jour servira d'étendard
Et tout mon sang rougira la galère,
Aujourd'hui fête et demain le hasard.
Allons esclave, allons debout mon brave,
Buvons la vie et le vin à grands pots.
Aujourd'hui fête et puis demain, peut-être,
Ma tête ira s'engloutir dans les flots.

Et si un jour par un coup de fortune,
Nous capturons l'or d'un beau galion,
Riches à pouvoir nous acheter la lune,
Nous partirons vers d'autres horizons.
Là, respecté tout comme des gentilshommes,
Nous qu'on était des forbans, des bandits,
A l'Elysée, peut-être même à Rome,
On s'ra reçu comme de vrais amis.